13 jours après l’horrible assassinat de Samuel Paty, est survenu ce nouveau crime atroce, ce nouvel acte terroriste d’un fanatique islamiste, tuant trois de nos concitoyens à Nice. Comme vous toutes et tous, je suis bouleversé, choqué.
Je renouvelle ici tout mon soutien aux familles des victimes, aux enseignants et aux usagers de l’école publique aujourd’hui sous le choc, aux catholiques qui viennent d’être visés. Ces crimes sont impardonnables. Rien, absolument rien, n’excusera jamais pareille abomination. Ce sont toutes nos valeurs qui sont attaquées. Ces crimes ne doivent pas rester impunis, leurs complices et tous ceux qui prêchent la haine doivent être sévèrement punis. Notre pays fait face à une menace réelle. L’islamisme ne doit pas être confondu avec la pratique de l’islam et de la religion musulmane. Ceux qui se réclament de l’islamisme veulent imposer leurs lois religieuses. Pour cela, ils prétendent diviser les Français, déclencher une nouvelle guerre de religion. Restons unis, ne cédons pas à ces appels. Évitons les surenchères guerrières, les amalgames
Nous devons rester forts, soudés, unis autour des grandes conquêtes républicaines dont nous avons hérité avec la Révolution française. C’est ainsi que nous ferons reculer l’islamisme et ses réseaux, ainsi que tous les extrémistes qui veulent nous opposer les uns aux autres.
Oui l’heure est grave. Car en plus d’affronter une crise sanitaire, économique et sociale, notre démocratie est attaquée. C’est pourquoi, le Parti communiste français ne cédera pas un pouce de terrain à l’obscurantisme. Il prendra toute sa part dans ce combat pour notre République laïque, pour faire vivre la paix civile, l’égalité et la fraternité. Il répondra aussi présent, comme à chaque fois dans son histoire, pour construire avec d’autres l’indispensable rempart contre toutes les formes de fascisme pour lequel nos anciens n’ont pas hésité à verser leur sang.
Et nous sommes prêts à passer aux actes. Oui, passer aux actes. Car il est urgent de faire vivre cette République, partout, dans tous les territoires, là où elle est déstabilisée, contestée, attaquée. Il y a des mesures urgentes à prendre, pour sécuriser le pays, nos concitoyens, pour protéger chacun d’entre nous des appels à la haine qui circulent. Il est tellement urgent de retrouver sur tout le territoire des gardiens de la paix, une police de proximité, des services de renseignement, efficaces et en nombre suffisant. Il est indispensable de s’en prendre aux trafics d’armes, de blanchiment d’argent, qui financent et alimentent des réseaux et des extrémistes de tous bords. Mais il faut aussi, dès maintenant, assécher le terreau sur lequel pousse dans notre pays le terrorisme.
Nous devons réinvestir les champs perdus de la République. Il ne suffit pas d’en parler. Il faut le faire !
Dans de nombreux quartiers, la pauvreté s’est installée. Chaque fermeture d’hôpital de proximité, de maternité, de bureau de poste, de trésorerie, d’arrêt de bus, d’école, de commissariat, est vécu comme un abandon. Le vivre ensemble, l’accès au savoir et à la culture reculent. La fermeture de tous ces services publics, ont ouvert la porte aux associations communautaristes.
Nos professeurs, nos instituteurs et institutrices sont prêts à prendre toute leur part dans ce travail. Leur engagement est d’ailleurs bien mal récompensé, et cela depuis des années. Il est temps de leur donner les moyens de faire leur travail, auprès de chacun de leurs élèves. Donnons-nous un calendrier, des objectifs, des moyens pour que tous nos concitoyens, quelle que soit leur origine, aient les mêmes droits. Adressons-nous à la jeunesse de notre pays pour leur envoyer ce message clair, ce signe d’espoir qu’ils seront tous respectés, qu’ils auront accès à l’emploi à la formation, au logement, à la culture, avec des salaires leur permettant de vivre dignement.
L’heure est grave mais ne perdons jamais espoir. Car même dans les heures les plus sombres, le peuple de France a su trouver les ressorts qui lui ont permis de faire face. Mettons l’argent, nos richesses, au service de tous ces défis, au service de l’être humain, au service de la Paix, de la fraternité, de l’égalité entre tous les concitoyens.
Plus que jamais, l’Humain d’abord.
Fabien ROUSSEL